Quel temps de cochon!
Je t’attends, je t’attends…
Et pourtant
Tu arrives juste à temps
Il était temps
Je passe mon temps
Tout le temps
Depuis trop longtemps
À perdre mon temps précieux
Pour occuper mon emploi du temps
À vivre à contre-temps
Et pendant ce temps
Le temps joue contre nous
Le temps file, le temps presse, le temps nous compresse
Et pourtant
En deux temps trois mouvements
On court après notre temps
Et l’on tente, autant comme autant
De mesurer quelques temps
De compter chaque temps
De contrôler certains temps
Et pourtant
On a jamais le temps
Le temps est temporaire
Le temps est intemporel
Tu crois que ton temps est important
Mais tu sais autant que moi
Que tu ne peux saisir nul temps
Avec aucune de tes tentacules
Tu crois investir ton temps
Et pourtant
Ton temps est compté
En voulant gagner du temps
On tue le temps qu’il nous reste
Et on ne vit plus au temps présent
On croit nos temps plus que parfaits
Mais ce temps est parfaitement imparfait
Dès qu’on se projette dans le temps futur
Ce même temps est déjà passé
C’est simple, on n’est plus de son temps
Avec le temps
On a de moins en moins de temps
D’accorder autant de temps
Au temps
Tant qu’à y être
Tentons de nous entendre
Pendant qu’il est encore temps
Je sais, c’est tentant
De se réfugier dans le bon vieux temps
On aurait envie de voyager à travers les temps
Ou de traverser l’espace-temps
De retourner aux temps antiques
Aux temps préhistoriques
Mais prends tout ton temps
Laisse le temps libre
Il est enfin temps
Qu’on arrête le temps
Ce temps n’est pas perdu
Ce temps est infini
Autant qu’il est indéfini
Attends
(…)
Tiens!
Un temps mort
(…)
Enfin
Notre temps est écoulé.