Quel temps de cochon!
Je t’attends, j’attends, j’attends, j’attends, j’attends, j’attends…
J’attends… quoi au juste?
Ah ma fille,
T’arrives juste à temps
Il était temps
—
Je passe mon temps
Tout le temps
Depuis… longtemps
À gaspiller mon temps
Pour occuper mon emploi du temps
À vivre à contre-temps
Je n’suis plus de mon temps
—-
Le temps joue contre nous
Le temps file, presse, compresse
Pourtant
En deux temps
Trois mouvements
On court après notre temps
—-
Pourtant
On a beau tenté
Autant comme autant
On l’a jamais le temps
—-
Avec le temps
On a de moins en moins de temps
D’accorder du temps
Au temps
—-
Investir notre temps
Faut compter son temps
Ma fille,
Car le temps, c’est de l’argent
Mais à vouloir gagner du temps
On tue, le temps qu’il nous reste
Notre temps est déjà compté
—-
Me réfugier dans le bon vieux temps
Voyager dans le temps
Retourner aux temps antiques
Préhistoriques
Je sais,
C’est tentant
De temps en temps
—-
Mais prenons tout notre temps
Laissons le temps libre,
Profitons des derniers temps
Ma fille
Merci de me donner ton temps
—-
Mais il est drôlement temps
Qu’on arrête le temps
Ce temps n’est pas perdu
Ce temps est infini
Indéfini
—-
Attends
(…)
Tiens! T’entends?
(…)
Un temps mort
(…)
Enfin
Mon temps est écoulé
Ma fille.
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Poème de Julie Guénette
Inspiré de Serge Bouchard
en hommage à mon père Jean Guénette
1ère version 2016 / 2e version 2023
Récité à La Brassée 7 septembre 2023